Money Money Money ..

Must be funny …

J’ai quitte l’€uro depuis la Slovénie. Depuis j’ai eu dans les mains des kouronnes croates, des dinars serbes, des levs bulgares, et maintenant des lires turques. A chaque fois je dois intégrer le taux de change pour la durée de mon séjour dans le pays. Ca rentre assez vite.

Les billets en Serbie, 110 dinars pour un euro, le plus gros billet est 1000 dinars, le plus petit 10 dinars. Ca donne des liasses et des liasses, qui ne valent pas grand chose.

 

Le cote moins simple du problème est de retirer le montant nécessaire pour tout le séjour en une seule fois, pour limiter les frais de transaction.

Un autre souci est de changer les sous qui me reste avant de passer la frontière du pays suivant. En effet, a mon grand étonnement, impossible de changer des sous d’un pays vers les sous d’un autre. A chaque fois il faut passer par l’euro (ou le dollar, le franc suisse, la livre britannique, au choix). Dans la dernière ville ou gros village avant la frontière, je dois faire mes derniers achats du jour, puis aller au bureau de change ou la banque, selon les fois, pour changer les sous qui me restent. Parfois je peux tout changer, parfois uniquement les billets, parfois ils n’ont que des billets en euros et me rendent la monnaie en monnaie locale, ça dépend des fois. Je dois ensuite dépenser les quelques piécettes qui me restent avant de passer la frontière, sinon c’est de l’argent perdu.

A la grande satisfaction des glaciers et cafés locaux !

Je trouve quand même bizarre de ne pas pouvoir changer des couronnes croates en Serbie, alors que les pays sont voisins. Et c’est valable pour toutes les frontières traversées jusqu’ici. Ils faut croire qu’ils n’ont pas confiance en la monnaie des autres pays. En tout cas l’€uro est vraiment bien pratique, mais j’ai encore un bout de chemin avant de revenir dans le coin.

 

 

Il commence a faıre chaud !!

J’avais deja traversé un épisode de chaleur en Croatie, mais c’était le mois d’avril le plus chaud depuis 30 ans. Et ca restait en dessous de 35 l’apres midi.

La ça commence à chauffer un peu plus.

Les 2 photos sont prises en plein soleil, des jours différents

30degres avant 9h le matin …

36 degrés a 10h …

Pour le moment je n’ai pas encore du changer mon rythme de pedalage à cause de la chaleur (rouler a la fraîche de l’aube a 11h ou midi, puis de 17 a 20h par exemple), mais ça viendra forcement.

Journée frontiere

Mercredi 22 mai

Je quitte la Bulgarie, et passe 30 km en Grèce pour rejoindre la Turquie sans passer par l’autoroute.

2 frontières et 3 pays traversés en un jour.

Mis à part de l’agriculture intense, rien de notable dans ce confetti de Grèce traverse, si ce n’est peut etre des douaniers très sympas. En revanche, la frontière grecquo turque est militarisée, c’est la première du voyage.

Des bidasses et des véhicules blindés des 2 cotes, un no man’s land de 500m dans un corridor de barbelés entre les 2 douanes, je ne m’y attendais pas. Et de l’autre cote, c’est la Turquie, une nouvelle étape et bientôt un nouveau continent qui commencent !

30 millions d’amis, édition bulgare

Toujours des cigognes, que je croise régulièrement depuis la Croatie

Surprise sur la route, alors que je cherche un bivouac: une tortue ! Je ne sais pas si c’est une espèce locale ou un animal de compagnie relâchée par ses propriétaires

Autre surprise le lendemain, qui prenait le soleil sur le bitume. Je ne me suis pas approché suffisamment pour connaître l’espèce.

C’est la saison des chenilles et des papillons !!

C’est toujours la saison des moustiques et autres saletés d’insectes, mais ça n’a plus rien d’exceptionnel.

Une espèce de poule/faisan croisée un soir de bivouac

La province bulgare

Apres Sofia, étant bien en avance sur mon programme (j’ai rdv début juin a Istanbul avec Isabelle), je décide de passer par une partie des montagnes bulgares. Je vise également une ferme près de la frontière turque pour y faire une semaine de wwoofing, sans grand succès.

Mercredi 15 mai

Depart de Sofia. J’ai bien galèré pour quitter la ville, bien plus que pour y entrer. Pas simple de quitter une capitale sans prendre les autoroutes ! Apres 30km de tours et détours, je suis enfin en dehors de la ville. Au programme ensuite, 30km de cote. Alors que je fais une pause avant d,attaquer la montée, 2 VTTistes s’arrêtent pour jeter un oeil à mon velo, puis repartent. Je termine ma pause puis démarre 5min plus tard. Au bout d’une demi heure, je réalise au détour d’un virage que je suis en train de les rattraper. L’un d’eux abandonnera peu après, et je sucerai la roue de l’autre jusqu’en haut. Avec mes bagages et mes litres d’eau, alors que lui n’a que sa gourde. On dirait que mes cuisses se font a l’idée du voyage.

Bivouac de rêve le soir dans une cabane en construction près d’un lac.

Jeudi 16 mai

Pour ne pas attaquer la haute montagne, je repasse a la campagne en direction de Plovdiv. Je m’attendais a une ville mignonne, rien d’exceptionnel au final.

Vendredi 17 et samedi 18 mai

Je fais les 3 cotes d’un carre pour ne pas me taper la nationale, tout ça pour me taper une grosse départementale sur un des cotes. Pas une super opération au final, mais c’est toujours ça de fait.

Dimanche 19 mai

Arrivée a Ivaylovgrad, petite ville bulgare près de la frontière grecque et turque. J’attend une réponse de Wwoofing Bulgarie depuis quelque jour pour avoir l’adresse exacte de la ferme dans le coin qui pourrait m’accueillir et m’offrir gîte et couvert contre mes bras pendant quelques jours.

Lundi 20 et mardi 21 mai

Pas de nouvelles de Wwoofing Bulgarie (je vais a la station service pour avoir du wifi, pas de cybercafe ici). Je campe dans la campagne alentours, très jolie d’ailleurs, bouquine au parc, à l’ombre, bref, une vraie pause.

Mercredi 22 mai

Enfin une réponse de Wwoofing Bulgarie: je que je suis inscrit (et que j’ai payé mes frais d’inscription) je peux maintenant consulter la vraie liste des fermes hosts. Surprise, il y en a 3 fois moins que sur la carte disponible avant l’inscription ! Au choix, repartir 100km a l’ouest (et 2 massifs a traverser), ou faire mon deuil de faire du wwoofing en Bulgarie, et partir doucement vers la suite du périple. J’opte pour cette option

Le code de la route en Bulgarie

1 – Les limitations de vitesses sont indicatives.
2 – Les lignes blanches, en pointillés ou en continu, sont indicatives.
3 – Les instructions sur les panneaux, par exemple interdiction de doubler car il n’y a pas de visibilité, sont indicatives.
4 – Les distances de sécurité, par exemple en largeur pour doubler, sont indicatives, et laissées à l’appréciation de celui qui double.
5 – L’état de la route ne change rien aux règles précédentes, on peut très bien zigzaguer à fond les ballons sur une petite route pleine de nids de poules, sans visibilité, alors qu’il y a d’autres voitures (et je ne parle pas des vélos).
6 – Le plus gros ou le mieux monté a toujours priorité. Par exemple sur une départementale, 2 fois 1 voie, un camion peut en doubler un autre alors qu’arrivent en face des voitures ou un vélo couché. Et merci le bas côté de ne pas avoir été un fossé. 2 fois.
6 – Les indications de distance, sur les panneaux comme sur les bornes kilométriques, sont indicatives. Exemple: Sofia, 316km. 5  km plus loin (je m’éloigne de Sofia), Sofia: 251km. De plus, les bornes kilométriques sur les bas cotés ne sont pas obligatoirement rangées dans le bon ordre. Km37, km49, km34, …

Heureusement j’ai pu prendre aussi des petites routes sans camions, et comme la Bulgarie n’est pas très densément peuplée en dehors de Sofia ça s’est plutôt bien passé. J’espère que ça ne sera pas trop souvent comme ça, même si d’autres pays auront certainement des codes de la route semblables.

La Yougoslavie au jour d’aujourd’hui

L’ex Yougoslavie, de par son histoire récente, est encore dans les mémoires collectives, associée au conflit. Cependant, beaucoup de choses ont changé depuis la fin de la guerre.

Remarque: cet article est basé sur mon expérience, forcément subjective et limitée dans le temps, ainsi que sur les discussions que j’ai pu avoir avec les personnes que j’ai rencontrées. Loin de représenter un panel valable, il s’agit principalement de jeunes de ma génération, mais aussi des plus agés, issus des (seulement) 3 pays de l’ex Yougoslavie que j’ai traversé.

Les mines
On m’avait beaucoup prévenu à propos des mines, de faire attention à où je mettais les pieds et plantais la tente. Dans les années qui ont suivi le conflit, plusieurs personnes chaque année subissaient les explosions de ces engins vicieux pour les populations. Puis le rythme s’est ralenti, et aujourd’hui il s’agit de moins d’une explosion involontaire par an, souvent un agriculteur. Les zones minées sont toutes délimitées par des panneaux, mais je n’en ai même pas vu un seul.

Les chiens
Idem que pour les mines, on m’avait dit de faire attention aux meutes de chiens errants. Je n’a pas vu une seule meute, ni même un seul chien errant avant la Serbie.
En Serbie, parfois un ou 2 chiens qui trainent dans les villages, mais pas plus. Rien à voir avec les mises en garde. La plupart me regardent passer, parfois en aboyant, seuls 2 m’ont couru après en aboyant, me faisant accélérer pour ne pas devoir vérifier s’ils jouent, sont curieux, ou défendent leur territoire.

Les ruines
Certaines zones portent encore les stigmates des bombardements, quelques ruines de bâtiments criblés de balles, mais globalement la reconstruction est en bonne voie. Dans 10 ans il ne restera plus beaucoup de traces. C’est déjà le cas dans certains endroits dévastés par le conflit, comme à Vincosci près de la frontière serbo croate.
Apparemment certaines zones sont laissées telles quel pour participer au travail de mémoire, notamment en Bosnie, mais je n’ai pas eu la chance de passer par là.

Les réfugiés
Beaucoup de gens ont du fuir les zones de combats et de bombardement. Certains sont rentrés chez eux, d’autres sont restés dans les zones qui les ont accueilli. La région était déjà mélangée avant le conflit, elle l’est encore plus après mais il faut maintenant compter avec les rancœurs.

Les voisins
Les slovènes n’aiment pas tellement les croates, qui sont nombreux en Slovénie, ce qui ne les empêche pas d’aller massivement passer leurs vacances sur les côtes croates.
Les croates n’aiment pas tellement les serbes, et se moquent volontiers des villages serbes annexés à la suite du conflit.
Les serbes n’aiment pas tellement … les bulgares. (Rappel: la Bulgarie ne faisait pas partie de l’ex Yougoslavie).
Un bosniaque rencontré en Croatie fut très insistant pour que je modifie mon trajet pour contourner totalement la Serbie, il ne voulait pas entendre parler des villes serbes.

La population
Les slovènes sont passés à autre chose depuis longtemps. Les premiers à faire sécession, l’économie en pleine forme du petit pays a aidé à tourner la page. L’appellation de la petite Suisse des Balkans colle complément à l’image du pays.
Les croates ont tourné la page, et aimeraient aller de l’avant, mais l’économie stagnante et le chômage massif des jeunes ne le permet pas vraiment.
Les serbes sont victimes de l’image de nation méchante dans l’imaginaire collectif mondial, et en sont conscient. Est ce pour ça qu’ils sont tous hyper accueillants et chaleureux ? Je ne compte pas le nombre d’invitations à boire un verre, de demandes si j’ai besoin d’aide ou de quelque chose. Comme si chaque individu, de sa propre initiative, voulait participer à changer l’image de son pays au yeux du monde. Le sans lien avec le processus de paix et d’excuses, beaucoup plus lent, en cours au niveau de l’état.
Les serbes, conscients d’avoir été les méchants en tant que nation, estiment cependant que les croates ont été blanchis et pardonnés un peu vite, car eux aussi ont commis des bombardements et massacres de population. L’acquittement en appel d’un général croate récemment à la Haye a été vécu comme une injustice. Pas qu’il faille acquitter les généraux serbes, mais que les coupables des 2 camps soient punis.

Bref, il reste encore du travail pour que les Balkans soient à nouveau apaisés, et je ne parle pas de la zone du Kosovo, dont je ne sais pas grand chose. Des diplomates français et allemands donnent régulièrement des conférences pour expliquer que faire la paix n’est pas simple, mais que ça vaut toujours le coup.

Voilà, c’était un petit résumé de mon ressenti après avoir traversé la péninsule, qui, encore une fois, n’engage que moi. Dans tous les cas les zones que j’ai traversé sont absolument sûres, sécurisées et accueillantes, n’hésitez pas à venir visiter le coin.
(Non, ce billet n’est pas sponsorisé par l’office du tourisme des Balkans)