Etape a Trabzon

Lors de notre séjour Trabzonnais, nous avons joué les touristes et visité le grand site immanquable de la région: Le monastère de Sumela.

 

Au programme, un minibus, ou taxi collectif, c’est un peu entre les 2, pour gagner le centre ville depuis chez Zeynep. Puis un bus d’agence de voyage, qui nous emmène a toute berzingue a travers la montagne. Dans le bus, des touristes, comme nous, mais aussi beaucoup de Turcs, en couple, en famille ou en solo.

Quand on arrive il y a deja pas mal de monde, c’est normal c’est l’attraction touristique principale du coin. C’est assez joli, un monastère plante dans la montagne, lieu de visite depuis quasiment 2 siecles, pour un monastère fondé au IVeme siècle.

Les fresques sont défoncées par les autographes des voyageurs et touristes, c’est maintenant clairement défendu, mais certaines datent d’avant 1900, ce qui les rend assez précieuses. On en trouve aussi en Grec.

J’ai trouvé que ça manquait d’explications et de commentaires. Juste un panneau a l’entrée du site explique en quelques mots l’histoire du site, puis la fonction de chaque bâtiment est indiquée a l’entrée, j’ai trouvé ça un peu maigre. Mais c’était assez plaisant a voir, on a pas si souvent l’occasion de visiter ce genre de monument dans la région.

Plus de photos de la visite sont dans la galerie.

Second changement forcé de parcours

J’avais jusqu’ici prévu, après l’Azerbaïdjan, de traverser le Turkménistan, l’Ouzbékistan, le Tadjikistan et le Kirghizstan avant d’arriver en Chine. Le point faible de cette route etait le Turkménistan, dont j’espérais pouvoir obtenir un visa de plus de 5 jours (pour parcourir 1500km). Ce visa de transit est accordé a tous, mais les visas  »touristes » d’un mois sont accordés au compte goutte.

J’étais presque sur que c’était faisable, mais je viens d’obtenir la confirmation que non, c’est 5 jours ou rien. Du coup changement de plans, ma route ne passera pas par le Turkménistan. Et par conséquent je ne passerai pas non plus au Tadjikistan, ce n’est plus vraiment la route.

Le nouveau plan a l’heure actuelle, après l’Azerbaïdjan, est de passer par le Kazakhstan, puis l’Ouzbékistan, et le Kirghizstan. Le plus dur a présent, va être de ne pas avoir la voix de Borat dans la tête pendant les prochains mois. 

 

borat

Kazakhstan, very nice !

 Pas plus de précision pour le moment, ıl va falloir que j’étudie ce nouveau parcours, qui s’annonce également prometteur: désert, mer d’Aral, plusieurs options au niveau du franchissement des frontières, … je vous tiendrai au courant.

D’Ordu a Trabzon

Nous repartons d’Ordu sous une météo clémente, voire idéale: ni trop chaud ni trop humide (ni trop froid n’est pas d’actualité pour la saison). 180km a parcourir vers notre prochaine hôte, a Trabzon. Nous avons opté pour une route en 3 jours, permettant d’arriver tôt dans la journée a Trabzon et de pouvoir gérer les imprévus. En 2 jours cela aurait ete possible, mais il aurait fallu faire de grosses journées sur le vélo, sans avoir la possibilité de s’arrêter a l’abri en cas de pluie.

Nous évitons la pluie le premier jour, et plantons la tente sur la plage pour la nuit. C’est ça aussi le bivouac, on peut s’installer la ou ça nous plaît. En revanche impossible de planter les sardines dans le sable,  et nous utilisons de gros cailloux pour tendre la toile.

Ca tient, même avec le vent, mais ça aurait été un peu juste si la pluie s’en était mêlée. Elle pointera le bout de son nez le lendemain matin alors que tout est plié et que nous nous apprêtons a partir. On pédalera au final une partie de la matinée sous la pluie, même en essayant de s’arrêter quand il pleut trop.

-Allez on y va il pleut presque plus.
On repart.
-'Tain il pleuvait presque plus ça devait s'arrêter normalement !
-Bon ça y est il pleut plus, allez on roule un bon coup avant la prochaine averse.
-Bon il re pleut un peu, mais c'est presque rien, avec le vent ca seche tout de suite, on va pas s'arrêter pour si peu.
-Ah bah merde maintenant il pleut beaucoup, mais il n'y a plus rien pour s'arrêter a l'abri.
-Bon, ya une station service pour s'abriter la, mais maintenant qu'on est trempes, ca sert plus a grand chose de s'abriter, autant continuer, non ?

On s’abrite souvent ou on peut

 En fin d’après midi le dernier nuage passe, et nos vêtements secheront avec le vent avant même qu’on s’arrête pour le soir. Une nuit sans pluie permettra aux chaussures d’Isa d’être également sèches pour le lendemain (enfiler des chaussures qui font sploutch sploutch le matin n’est que rarement agréable. Pour ma part mes souliers sont restés secs a l’intérieur, merci GoreTex).

Une deuxième nuit en bord de mer, mais pas sur la plage cette fois. Au matin tout est sec, il ne reste que 40km pour Trabzon.

Nous arrivons pour manger le midi, et débusquons une petite gargotte ou les ouvriers et travailleurs turcs viennent manger le midi. Impossible de trouver ce type d’établissement sur un guide touristique, nous nous callons bien l’estomac, a 2, pour le prix d’un sandwich en France, avec légumes, salade, viande, etc, c’est agréable de se poser a table sans avoir a cuisiner, le tout sans exploser le budget du jour.

 

Nous déambulons ensuite dans le centre ville, croisons un couple de touristes suédois au marché qui a l’air d’avoir deja visité toute la planète a seulement 35ans, et il est temps de nous diriger vers chez notre hôte du moment, Zeynep, étudiante qui vient de terminer ses exams. Elle nous accueille dans son appartement en coloc pres de l’université. Une de ses colocs quitte l’appartement alors que nous arrivons, et c’est dans un grand salon a moitié vide que nous sommes installés pour ces 3 nuits que nous passerons a Trabzon.

Ordu

Nous sommes accueillis a Ordu par Oğuzhan, Ogi pour les amis, c’est plus simple. Etudiant a Ankara, en vacances, il a fini son annee (business administration) et profite du temps libre avant de commencer son job d’été pour faire du vélo, et accueillir des cyclistes. En fait il nous accueille chez sa soeur, qui vit a Ordu, lui se balade entre cet appartement et chez ses parents (agriculteur, son père cultive des noisetiers) qui habitent un petit village a 35km d’ici.

Grace a lui nous empruntons le téléphérique de la ville, que nous n’aurions pas forcement pris sans son insistance, pour un point de vue vraiment magique sur la ville.

 

Il nous conseillera son magasin de vélo favori pour aller faire resserrer un truc sur le vélo d’Isa, et au final le mécano insistera pour lui faire une révision complète, changement des patins de freins etc, le tout gratuitement ! C’est ça aussi l’accueil turc ! Parfois un peu envahissants dans leur approche, ils mettent un point d’honneur a faire tout ce qu’ils peuvent pour nous accueillir.

De même, il nous emmènera dans le meilleur restaurant a pide de la ville, en activité depuis plus de 45ans. La carte est simple: pide fromage ou pide viande. La salle et la terrasse sont pleines, et ca défile sans discontinuer. C’est le genre de moment pour lequel on regrette l’appareil photo (le magasin de vélo et le resto), que j’ai pourtant quasiment tout le temps a la ceinture. Mais aujourd’hui mes 2 bermudas sèchent après une machine chez Ogi, et j’ai discretement revetu mon maillot de bain en guise de short. Pas de ceinture, pas d’appareil photo !

2 nuits, une journée, et il est deja temps de repartir, en direction de Trabzon. En priant pour ne pas se prendre trop d’eau sur la tête comme la météo s’entête a l’annoncer pour les prochains jours !

De Samsun a Ordu

Une fois nos vélos remontes, nous repartons a l’assaut de la cote. Pendant au moins … 5km, lorsque nous passons devant un magasin Decathlon. Connaissant plutôt bien leurs produits, nous en profitons pour racheter un porte bidon pour le vélo d’Isa, qui avait fait défaut quelques jours plus tôt. Et puis, pendant que nous y sommes, et qu’il est l’heure de manger, nous goutons le très local … Burger King du même centre commercial, qui n’a rien a envier a celui de la Partdieu.

Alors que nous nous apprêtions a enfin repartir, 2 voix nous interpellent. Nous faisons la rencontre de Mark et Klaire, britanniques, également a vélo sur la cote. Ils ont quitté la Grande Bretagne cet hiver, et se dirigent vers la Nouvelle Zelande. On sera probablement amenés a se recroiser sur la parcours.

Mark et Klaire (sur twitter)

Nous roulerons bien tout l’aprem, et en cherchant un endroit pour camper le soir, nous demandons aux gens prêt d’une mosquee, qui nous indiquent qu’il n’y a absolument aucun souci pour camper dans le jardin de la mosquée. Grande première pour nous 2, tres sympa. 

Avec une mosquée il y a toujours: de l’eau (c’est l’équivalent pour les randonneurs du robinet du cimetière pour les voyageurs en France), et des toilettes, a la turque forcement.

Nous discuterons avec la jeune (18ans) Ayse, très sympa, qui parle très bien anglais, et  notre grande surprise un point de vue très conservateur (sur la Turquie et l’empire Ottoman, sur les musulmans par exemple). Nous n’avons pas compris la discussion passionnée qu’elle a eu en turc avec un voisin sur les événements de Taksim, mais nous pensons tous les 2 avoir compris la position de chacun.

Nous essaierons d’écrire un billet sur les points de vue des gens que nous croisons sur notre route concernant les événements qui secouent la Turquie.

Forcement qui dit proximité d’une mosquée dit muezzin (22h pour le dernier, 5h pour le premier), mais nous nous rendormons derechef, après cette journée bien remplie:

  • Arrivée un peu avant 6h apres une nuit en bus, sans nouvelles de nos vélos
  • Questionnements sur nos vélos jusqu’à la délivrance vers 10h
  • Remontage des vélos
  • Decathlon et centre commercial turc
  • 60km dans l’après midi
  • première nuit dans une mosquée

Nous reprenons la route au matin, avec cette fois une plus grosse étape prévue pour la journée. Nous logeons enfin la mer, et le soir, dormons dans le jardin d’un couple de retraites, face a la mer. Nous réussissons même a nous baigner après avoir planté la tente et partage le traditionnel çay (thé a la turque) avec nos hotes.

Nous essayerons aussi de consacrer un article au çay, une véritable institution dans tout le pays. Par exemple, la question  »tu veux un çay ? » est rhétorique. Une réponse négative n’est pas vraiment envisagée.

Il ne restait ensuite plus que 30km pour atteindre Ordu, dont plusieurs tunnels, pour lesquels nous nous sommes vêtus de jaune (C’est jaune, c’est moche, ça ne va avec rien, mais ça peut vous sauver la vie, dit l’adage).

En bus vers Samsun

Dans l’épisode précédent, nous souhaitons nous avancer en bus sur la cote de la mer Noire, afin de bénéficier d’un trajet moins vallonné.

Second départ de Şile, cette fois c’est le bon. En route pour Samandira, dans la banlieue d’Istanbul, pour prendre un bus vers Samsun. 50km de grosse départementale turque. Qui dit plus grosse route dit des cotes moins pentues. En dehors d’une grosse averse qui nous fait nous abriter une heure dans une station service, rien a signaler, nous arrivons largement en avance a la gare routiere. 6h d’avance, a priori on devrait pouvoir avoir le bus. On vérifie en arrivant qu’on pourra bien mettre nos vélos dans le bus:  »Oui oui, pas de problème ! ».

En revanche, impossible d’avoir des tickets de bus comme tous les autres voyageurs. En tant qu’étrangers nous sommes enregistrés par nos numéros de passeports, et sommes sur la liste des passagers, cela suffit, il nous suffit de nous présenter au bus. Ils doivent vouloir nous simplifier la vie en nous évitant de devoir porter un ticket qu’on peut perdre. Mais du coup on a pas les informations qui sont sur le ticket, comme le numéro du bus que nous sommes obligés de demander, et qu’on nous met sur un post it. Bref, l’organisation n’est pas au top.

L’apres midi passe, nous prenons le çay, lisons et envoyons quelques requêtes sur couchsurfing grâce au wifi de la gare routière. Nous préparons également nos vélos pour qu’ils prennent moins de place, même si on nous a assure qu’il n’y avait pas besoin.

Lorsque le bus arrive vers 20h, ce qui devait arriver arriva: Les soutes sont pleines, impossible d’ajouter 2 vélos. Nos sacoches peuvent rentrer, mais les vélos ne rentreront jamais. Le chauffeur ne comprend pas qu’on ait pu nous assurer qu’on pourrait mettre les vélos, nous sommes saoulés de la situation, et la seule solution que le chef de la gare routière trouve est que nous prenions ce bus, et que nos vélos prennent le suivant. Pas de problème il y aura de la place … Et comme nous n’avons pas de tickets, impossible de nous donner un ticket de remise de nos velos.

Nous embarquons dans le bus, nos sacoches dans la soute, mais sans nos vélos, sans une seule preuve qu’ils nous rejoindrons rapidement, pour un peu plus de 9hg de route, de nuit, dans un de ces cars qui sillonent le pays. A bord, un steward nous sert à boire et une petite collation, chacun bénéficie d’un écran avec au choix la TV (en turc), quelques films (en turc), la radio (en turc), ou le visionnage de la camera avant du bus pour suivre la route (pour ceux qui ont le mal des transports). Du moins c’est la théorie, au final chaque écran a quelques fonctions qui fonctionnent, d’autres non, et c’est la loterie.

Un steward, comme dans l’avion

Organisation a la turque, le stewart réalise a 3h du matin qu’il n’à pas demandé a chacun a quel arrêt il descendait (pour pouvoir réveiller uniquement les personnes qui descendent a chaque arrêt), il réveille donc tout le monde un par un pour demander ou on descend.

On finit par arriver a Samsun vers 6h du matin. Comme prévu le chauffeur appelle la gare de départ pour demander des nouvelles de nos velos. La seule nouvelle qu’il réussit a obtenir est qu’ils ne sont plus la. Pas de trace de leur départ, encore moins du bus dans lequel ils sont peut être. Et je ne parle pas d’une heure potentielle d’arrivée. Pas de nouvelles bonnes nouvelles ?

Pas le choix, nous patientons donc dans la gare routière de Samsun, profitons une nouvelle fois du wifi et des prises de courant, un petit çay en passant, prolongeons un peu la nuit. Nous demandons de temps en temps des nouvelles, jusqu’à ce qu’une des hôtesses de la compagnie un peu plus maligne que les autres réussisse a savoir ou en sont nos vélos, et nous annonce leur arrivée pour 10h.

Et en effet, un peu après 10h, un bus se gare, et nos vélos sont dans les soutes ! Je reconnais avoir douté, mais je suis très heureux d’avoir eu tord !!

Ils n’y a plus qu’a remonter les engins, pour reprendre la route de la cote, vers la suite de notre trajet, toujours plein Est !

 

Changement de trajet

Les disponibilites d’Isabelle etant limitees a 6 semaines, nous avions prevus de parcourir ensemble la Turquie, la Georgie et l’Azerbaidjan ensemble en velo, mais en trichant de en prenant un bus de la fin de la cote turque jusqu’a la capitale Georgienne.

Il n’y a que tres peu de trains dans la region, a cause du relief et de l’investissement que la creation de voies ferrees representes. En revanche beaucoup beaucoup beaucoup de bus sillonnent le pays, avec 2 grosses compagnies, quelques moyennes et une foultitude de petites. Les plus grosses ont un site web avec une partie en turglais (comme le franglais, mais en turc a la place du français).

Au vue du relief sur ce début de cote asiatique de la mer Noire, nous changeons nos plans pour nous avancer jusqu’à Samsun en bus, et éviter ainsi la zone montagneuse. Nous avons profite de notre séjour chez Aysel pour regarder les bus, les horaires, les compagnies qui pouvaient nous permettre de faire ça. Evidemment rien de possible depuis Şile, c’est une trop petite ville, qui n’est pas sur les parcours des bus. Il nous faut d’abord rejoindre une ville plus importante, Izmit, Sakarya, .. ou revenir vers Istanbul.

Le matin du départ, prêts a partir, munis de tous les renseignements que nous avons pu rassembler (compagnies, horaires, vélo dans le bus, plans B et C), vélos charges et casques sur le crane, Isa a un réflexe qui nous évitera bien des tracas:

 »Aysel, pourrais tu appeler la compagnie pour vérifier que nous avons bon dans nos infos rassemblées sur Internet s’il te plaît ? »

  • La compagnie que nous visions ne prenait pas les vélos.
  • Le plan B que nous avions était plein, le C et le D également.
  • Les vacances scolaires viennent de commencer, le pays entier veut rentrer chez lui, en bus.
  • On ne peut pas prendre un billet par téléphone avec une carte Visa internationale.

Notre hôte nous sauve la mise en étudiant la situation avec nous, et nous trouve un bus qui nous convient. Elle demande et vérifie explicitement que nous pourrons bien mettre nos 2 velos dans le bus. Elle paie nos billets avec sa carte bleue turque et nous la remboursons en liquide. Et nous restons finalement un jour de plus a Şile car ce bus part le lendemain soir, et la journée suffira pour rejoindre la gare routière … dans la banlieue d’Istanbul.

A suivre dans le prochain numero, notre trajet en bus vers Samsun ..

Les chiens aboient, la caravane (tré)passe

Paul m’a gentiment prêté sa plume afin que je puisse vous donner mon point de vue lorsque je suis en voyage avec lui. Du coup j’en profite pour livrer quelques anecdotes de coulisses.

Que je suis moins expérimentée que Paul a vélo ça on le savait donc j’attaque la première côte à 16% sur le petit plateau, à pied, à genoux, avec les dents, comme je peux. Après une première après-midi de côtes et de grosses côtes je suis dans les choux, mais ça va encore. Comme on est sur la côte on a un peu de mal à trouver un petit coin tranquille pour planter la tente puisque tout le monde est dehors à faire des barbecues en famille. Ca joue et ça chahute de partout, ça sent les vacances. Du coup après un premier plantage de tente repéré aussitôt, on reprend la route tandis que le soleil pointe du nez vers l’horizon. Et tout à coup, sortis de nul part – enfin plutôt d’un gros entrepôt- huit ou neuf kangals nous aboient dessus en descendant carrément sur la route pour courir à nos trousses. Mon champs de vision s’est vu réduit au minimum et je me rappelle juste avoir dit gentiment à Paul en le dépassant  »Oui ben moi j’ai peur quand même ». Je n´avais jamais roulé aussi vite de ma jeune vie de cycliste! Nous avons fini par trouver un coin tranquille pour poser la tente mais encore sous le coup des émotions de la journée j’ai sursauté au moindre bruit et on a fini de manger dans la tente. Ca s’était fait! Paul a été d’une patience d’ange malgré tous les doutes qui ont dû l’assaillir ce jour la quant á ma capacité de poursuivre le voyage. J’avoue que j’ai eu encore quelques trouilles de chiens en continuant de traverser quelques hordes de chiens errants mais grâce á Paul je peux maintenant rouler pénarde au beau milieu de chiens affamés, bavant et hurlant! Et j’en suis pas peu fière! 

En voyage c’est souvent un avantage d’être tous les deux différents . Quant mon imagination tourne à fond et que je me mets à avoir peur de mon ombre Paul me donne les explications rationnelles, quantifiables et logiques du phénomène, ce qui me rassure. Quant il veut passer tout droit coûte que coûte je lui montre que tout droit c’est parfois tout droit dans le mur et qu’on peut imaginer peut être d’autres itinéraires…

Şile

Les 2 premiers jours en Asie furent assez éprouvants. Commencer la journée par une petite cote a 16% ne met pas en joie pour le reste du trajet. Mais nous avons fini par atteindre la petite ville côtière de Şile, pour être accueillis par notre hôte couchsurfeuse Aysel.

Aysel

Une petite prof de dessin de 31 ans, personnage assez haut en couleur. Apres notre arrivée chez elle et une douche bien necessaire meritée, elle nous propose de l’accompagner à la remise des diplômes de son école, qui correspond au collège en France. Nous avons regretté de ne pas avoir pris l’appareil photo ! Tout ce qu’on peut attendre d’une fête de fin d’année au collège, avec les enfants, les profs et les parents: chansons, danses, sketchs, etc .. préparés par les élèves et les profs, mais en turc … très surréaliste pour nous !

En rentrant chez elle après la soirée, elle nous laisse sa chambre et va dormir chez sa voisine ! Son appart lui ressemble assez, plein de dessins et peintures partout.

Elle nous a fait  visiter la ville, et notamment le plus haut phare de Turquie, un peu palot par rapport a ce qu’on connaît en France, mais la vue reste vraiment chouette. 

 

Elle nous a fait goûter des spécialités turques, et pour la remercier on a également cuisiné … des crêpes, c’est toujours un succès.

Comme c’est la fin de l’année scolaire il n’y a plus d’élèves a son école, uniquement les profs pour quelques réunions et autres rangements de fin d’année, du coup on a pu visiter son école, rencontrer quelques collègues, et le directeur insiste pour qu’on reste manger avec eux a la cantine (köftes au menu, des boulettes de viande). Rien a envier a un collège français, ce collège public turc est plutôt bien équipé.

Aysel a déja pas mal voyagé en Europe et dans les pays alentours depuis quelques années (surtout depuis une grosse hospitalisation), et elle part pour Barcelone a la fin du mois. Rhaaa, ces profs et leurs congés ..

Les vacances scolaires sont à peine commencées, mais les touristes ne sont pas encore arrivés dans cette petite station balnéaire de la mer Noire, on sent que ça doit bien grouiller l’été. Au départ nous avions prévu de rester 1 a 2 nuits, au final on restera a Şile du 10 au 14 juin tellement on était bien !