Dans l’épisode précédent, nous souhaitons nous avancer en bus sur la cote de la mer Noire, afin de bénéficier d’un trajet moins vallonné.
Second départ de Şile, cette fois c’est le bon. En route pour Samandira, dans la banlieue d’Istanbul, pour prendre un bus vers Samsun. 50km de grosse départementale turque. Qui dit plus grosse route dit des cotes moins pentues. En dehors d’une grosse averse qui nous fait nous abriter une heure dans une station service, rien a signaler, nous arrivons largement en avance a la gare routiere. 6h d’avance, a priori on devrait pouvoir avoir le bus. On vérifie en arrivant qu’on pourra bien mettre nos vélos dans le bus: »Oui oui, pas de problème ! ».
En revanche, impossible d’avoir des tickets de bus comme tous les autres voyageurs. En tant qu’étrangers nous sommes enregistrés par nos numéros de passeports, et sommes sur la liste des passagers, cela suffit, il nous suffit de nous présenter au bus. Ils doivent vouloir nous simplifier la vie en nous évitant de devoir porter un ticket qu’on peut perdre. Mais du coup on a pas les informations qui sont sur le ticket, comme le numéro du bus que nous sommes obligés de demander, et qu’on nous met sur un post it. Bref, l’organisation n’est pas au top.
L’apres midi passe, nous prenons le çay, lisons et envoyons quelques requêtes sur couchsurfing grâce au wifi de la gare routière. Nous préparons également nos vélos pour qu’ils prennent moins de place, même si on nous a assure qu’il n’y avait pas besoin.


Lorsque le bus arrive vers 20h, ce qui devait arriver arriva: Les soutes sont pleines, impossible d’ajouter 2 vélos. Nos sacoches peuvent rentrer, mais les vélos ne rentreront jamais. Le chauffeur ne comprend pas qu’on ait pu nous assurer qu’on pourrait mettre les vélos, nous sommes saoulés de la situation, et la seule solution que le chef de la gare routière trouve est que nous prenions ce bus, et que nos vélos prennent le suivant. Pas de problème il y aura de la place … Et comme nous n’avons pas de tickets, impossible de nous donner un ticket de remise de nos velos.
Nous embarquons dans le bus, nos sacoches dans la soute, mais sans nos vélos, sans une seule preuve qu’ils nous rejoindrons rapidement, pour un peu plus de 9hg de route, de nuit, dans un de ces cars qui sillonent le pays. A bord, un steward nous sert à boire et une petite collation, chacun bénéficie d’un écran avec au choix la TV (en turc), quelques films (en turc), la radio (en turc), ou le visionnage de la camera avant du bus pour suivre la route (pour ceux qui ont le mal des transports). Du moins c’est la théorie, au final chaque écran a quelques fonctions qui fonctionnent, d’autres non, et c’est la loterie.


Un steward, comme dans l’avion
Organisation a la turque, le stewart réalise a 3h du matin qu’il n’à pas demandé a chacun a quel arrêt il descendait (pour pouvoir réveiller uniquement les personnes qui descendent a chaque arrêt), il réveille donc tout le monde un par un pour demander ou on descend.
On finit par arriver a Samsun vers 6h du matin. Comme prévu le chauffeur appelle la gare de départ pour demander des nouvelles de nos velos. La seule nouvelle qu’il réussit a obtenir est qu’ils ne sont plus la. Pas de trace de leur départ, encore moins du bus dans lequel ils sont peut être. Et je ne parle pas d’une heure potentielle d’arrivée. Pas de nouvelles bonnes nouvelles ?
Pas le choix, nous patientons donc dans la gare routière de Samsun, profitons une nouvelle fois du wifi et des prises de courant, un petit çay en passant, prolongeons un peu la nuit. Nous demandons de temps en temps des nouvelles, jusqu’à ce qu’une des hôtesses de la compagnie un peu plus maligne que les autres réussisse a savoir ou en sont nos vélos, et nous annonce leur arrivée pour 10h.
Et en effet, un peu après 10h, un bus se gare, et nos vélos sont dans les soutes ! Je reconnais avoir douté, mais je suis très heureux d’avoir eu tord !!
Ils n’y a plus qu’a remonter les engins, pour reprendre la route de la cote, vers la suite de notre trajet, toujours plein Est !