A Aktau, Kazakhstan

Quelques nouvelles rapides, je ne sais pas tellement quand je pourrais me connecter à internet.
Je suis arrivé ce début d’après midi (heure locale), à Aktau, au Kazakhstan, après avoir traversé la mer Caspienne en cargo. Je vous raconterai ca plus longuement.
J’irai m’enregister demain matin au bureau de l’immigration (oui oui, même sur un visa touriste c’est nécessaire ici) avant de partir à l’assaut de ce pays gigantesque.
Au programme, environ 3500km en direction du Kirghizistan. Passage par Aral (la ville, la mer s’est retirée bien loin), Baïkonour (malheureusement la visite du site spacial coûte une fortune), etc…
Le but du jeu ? En faire le plus possible en vélo, avant de finir en train pour passer la frontière avant la fin de validité du visa. Ou peut être que je prendrai le train au milieu si une étape s’annonce plus galère que les autres.
Le tout en partant le matin avant l’aube, pour rouler jusqu’en fin de matinée, puis repartir en fin d’aprem jusqu’au coucher du soleil, pour éviter de pédaler sous 50°c dans le désert.
Que du plaisir en perspective, ça va faire du bien de re rouler après presque 2 semaines de pause.

La publication des articles sur l’Azerbaïdjan continue pendant ce temps là

Le monde est petit, Rhône-Alpes aussi

Alors que l’après midi s’achève, et que nous sommes a la recherche d’un endroit sympa pour planter la tente, nous apercevons une cycliste fort bronzée qui roule dans l’autre sens. Et nous faisons la rencontre d’Elise, qui vient de … Villeurbanne.

Partie de Pékin en Mars, elle rentre en France pour reprendre son boulot après un congé sabbatique. Tres chouette rencontre, nous discutons une bonne heure au bord de la route. Elle nous raconte la Chine et le Kazakhstan (la suite de ma route), nous lui racontons la Géorgie, la Turquie et l’Europe de l’Est (la suite de sa route).

Camper au bord de la piste

Parfois, l’endroit choisi pour camper parait idéal, mais soudain tout change.

Les petits arbres au bord de la piste, loin de la grosse route, paraissaient prometteurs. Le petit canal d’irrigation qui les borde n’enlève rien au charme du lieu. Un chemin de terre ocre passe juste a coté, mais rien a l’horizon, si ce n’est quelques champs au loin ou travaillent encore quelques travailleurs. On aperçoit leur voiture et parfois quelques éclats de voix nous parviennent, ils passeront probablement sur la piste pour rentrer chez eux.

Nous décidons donc d’adopter l’endroit, plantons la tente, nous lavons et commençons a préparer à manger. Alors que le soleil commence a décliner sérieusement, la piste se tranforme soudain en autoroute !

Un troupeau de moutons, puis un troupeau de vaches, un second troupeau de mouton, un jeune ado avec ses 2 vaches, un vacher qui revient parce qu’il a oublié une vache, et un défilé de voitures (enfin, un défilé, façon de parler, elles se comptent sur les mains), dans les 2 sens, qui durera toute la soirée. Et même pendant la nuit quelques véhicules passeront, juste a coté de nous.

Du coup un très beau site, mais trop fréquenté pour être un bon site pour camper !

Comment nous avons failli rencontrer le président Azeri…

Et aussi comment j’ai failli betement avoir des ennuis avec la police …

30 km après être entrés en Azerbaïdjan, nous sommes stoppés sur la route par un immense bouchon. Avantage du vélo, nous remontons les files de voitures qui occupent bientôt toutes les voies de la route. Il y a donc rapidement 4 files de voitures, camions et bus sur cette route qui n’en comporte que 3 (nous sommes en Azerbaïdjan), tous ces véhicules étant ceux qui nous avaient doublés les heures précédentes, depuis la frontière. On se disait bien que la route était calme, surtout dans l’autre sens, mais on n’avait pas poussé la réflexion plus loin.

Arrivés au bout du bouchon, pas d’accident mais 2 voitures de police qui barrent la route. Pas mal de gens (uniquement des hommes, nous sommes en Azerbaïdjan, les femmes restent dans la voiture) sont descendus de voiture et palabrent avec les 3 flics, pour avoir des informations. Nous ne comprenont pas grand chose, si ce n’est qu’il faut attendre, pas le choix.

Nous comprendrons plus tard que le président est dans les parages, et que la circulation est par conséquent fermée. Nous patienterons environ 3heures, sous le soleil et un peu d’ombre sous un arbre, a observer le manège des gens qui vont et viennent aux informations auprès des flics, des flics au téléphone pour avoir des informations, …

C’est la que j’ai eu la bonne idée de prendre quelques photos, discrètement, du bouchon, puis, dans mon élan, d’une des voitures de flics, pour vous montrer que les flics azeri roulent en BMW. Forcement je me suis fait griller, le flic me demande mon appareil, l’amène a son chef dans l’autre voiture, sous les yeux de la foule, hilare.

Le chef me fait la leçon, supprime les photos, puis me rend mon appareil, lui aussi hilare, fin de l’incident bête.

Lorsqu’enfin le président est reparti, les flics lèvent le barrage, et les 4 files démarrent a toute berzingue. (Rappelez vous, les véhicules occupent toute la chaussée). De l’autre coté du site barré pour la visite du président, la même chose, les vehicules occupent toute la voie. Imaginez une rue étroite ou une seule voiture peut passer, et des véhicules arrivant dans les 2 sens. Ajoutez 3 voies, mais 4 files de véhicules sur ces 3 voies. Ajoutez la délicatesse au volant des azeris. C’est bon, vous commencez a avoir une image, des gens qui ont passer l’après midi à attendre dans un bouchon viennent d’en créer un autre juste parce qu’ils avaient la flemme de se ranger patiemment et voulaient a tout prix griller tout le monde. Bref, un beau bordel que nous contournons sur le trottoir.

Epilogue: Depuis la frontière, pas une ville, nous comptions justement sur cette ville visitée par le président pour changer de sous et obtenir des manats azeri. Et forcement, lorsque nous atteignons Gazakh, toutes les banques sont fermées a cause de cette visite. Nous avons encore quelques pâtes pour le repas du soir, mais plus d’essence dans le réchaud. Apres quelques essais infructueux nous finirons par réussir a changer des sous au black dans un magasin de téléphonie (en plus a un taux avantageux) pour pouvoir acheter de quoi agrémenter nos pâtes et les faire cuire.

Bref, on a failli rencontrer le président Azeri...

Sur la route de l’Azerbaïdjan

C’est sur la route de la frontière azerbaïdjanaise, ou azerie (les 2 se disent) que nous avons pu découvrir la campagne  géorgienne. En effet, ayant pris le bus de Batumi a Tbilissi, nous avions uniquement vu des villes. Batumi la ville fantasque près de la frontière, débordant d’argent des casinos, et Tbilissi la capitale, avec ses quelques projets faramineux, ses quartiers touristiques mais aussi ses coins beaucoup plus pauvres. 

Une fois l’agglomération complètement derrière nous, c’est un paysage de far west que nous découvrons. Des montagnes alentours, une terre presque ocre, des villes de province pas très bien loties, des villages reculés à la pauvreté apparente.

Apres une erreur de route, puis une mauvaise direction indiquée par un chauffeur de taxi (soit intentionnellement, connard, soit non intentionnellement, débile, t’es chauffeur de taxi et tu ne connais pas le coin !), nous avons eu le plaisir de faire nos premiers kilomètres de piste. 20 km sur de la caillasse, ou les nids n’ont rien a voir avec les poules,  forcement on avance moins vite que sur la route ! Mais c’est aussi comme ça qu’on découvre les coins reculés du pays, avant d’approcher de la frontière.

 

Tbilissi

Je reprends la plume, de Bakou, pour vous donner des nouvelles des aventures de ces dernières semaines. Arrives il y a 6 jours a Bakou, Isabelle et moi avons découvert la ville avant son avion pour rentrer en France dimanche soir. De mon coté mon visa kazakh sera prêt ce soir, j’attendrai ensuite un cargo pour traverser la mer Caspienne en direction du Kazakhstan, probablement dans les jours qui viennent. Je vais donc essayer de mettre a jour le site et programmer une série d’articles sur nos aventures azerbaïdjanaises (si, si, ça se dit !) avant d’embarquer pour la suite. Mais reprenons là ou nous étions arrêtés, c’est à dire en Géorgie.

Pour notre séjour dans la capitale géorgienne, Isabelle et moi étions hébergés par les parents d’une amie géorgienne d’Isabelle qui vit en France. Asmat et Gotcha, qui habitent en bordure de la ville, nous ont accueillis royalement, fait découvrir les spécialités locales et expliqué ce que nous devions savoir sur le pays, notamment comment trinquer à la georgienne mais pas que. Nous avons eu aussi la surprise en arrivant de découvrir Erekle, leur petit fils français de 4 ans, dont nous ignorions la présence en Géorgie.

Erekle et sa grand mère Asmat

En dehors des balades en ville, nous avons pu visiter une expo sur l’occupation soviétique du pays pendant 80ans, au musée national. On a aussi testé les bains (publics) turcs profiter d’une eau sulfureuse (qui du coup sent l’oeuf pourri). Mais hélas les photos étaient interdites pour le premier, et … déconseillées pour le second. Et l’heure de reprendre la route en direction de l’Azerbaïdjan est vite arrivée !

Le reste des photos de Tbilissi est ici.

Arrivée en Géorgie

Au revoir la Turquie

 

Nous voici en Géorgie

Et maintenant un nouvel alphabet a intégrer. Jusqu’ici tout va bien, ce sont des alphabets, il suffit juste de déchiffrer la correspondance des lettres, ce qui vient au fur et a mesure, lettre par lettre. Ensuite on peut lire les mots et trouver les correspondances (მარკეტი se lit marketi, et veut dire épicerie, ou market). Les choses se corseront avec les idéogrammes chinois, mais ce n’est pas pour tout de suite.

Apres avoir passé la frontière en fin d’après midi, nous dormons sur la plage un peu avant Batumi, a la belle étoile, car la météo s’y prête et que les galets n’aident pas a planter la tente. Au programme du lendemain, l’obtention de nos visas azeri.

Il se trouve que la paperasse et le coût du visa sont bien moindres ici qu’a Tbilissi, alors c’est toujours ca de pris. Les forums de voyageurs témoignent de la rapidité d’obtention du visa a Batumi, souvent en moins de 2h.

En revanche le glandu qui s’en occupe mérite des baffes, mais c’est une autre histoire.

 Nous arrivons donc a l’ouverture du consulat, pleins d’espoir. Nous fournissons les formulaires, photos et photocopies nécessaires, mais le préposé nous demande de revenir le lendemain pour nos visas. Peut être parce que nous l’avons dérangé dans sa partie de solitaire. Ou que nous n’avons pas proposé de bakchich ?

Nous passons donc la journée en ville, et retournons camper sur la plage de la nuit précédente, car le site était sympa. Pour le meilleur, car une demi heure après notre arrivée, alors que nous sortions de baignade, un groupe de cyclistes ukrainiens est arrivé sur « notre » plage. 8 gars et une fille, cyclistes d’une petite ville a 200km de Kiev, qui passent une semaine a vélo en Georgie. Leurs aventures sur ce forum, en Ukrainien.

Nous passons une très bonne soirée en leur compagnie, avant de rejoindre l’hôtel « 1000 etoiles » pour la nuit.

Lorsque nous arrivons le lendemain matin pour récupérer nos visas, le glandu préposé est en train de fermer (20min apres l’ouverture), pour aller prendre un café a la terrasse d’a coté. Pendant 30minutes. Normal. Il nous signale tout de même avant sa pause que nos visas sont prêts. Alors qu’il les remplira devant nous a son retour de pause. Je pense que c’est une bonne chose de commencer doucement les aberrations administratives comme ça, car la situation risque d’être bien pire pour les pays suivants.

Et une fois les visas récupérés, direction la gare routière pour rejoindre Tbilissi en minibus. Démontage des vélos, 6h et 400km de nationale a fond de balle, remontage des vélos, traversée de Tbilissi et arrivée chez Asmat et Gotcha, qui nous hébergent pour quelques jours, juste a la tombée de la nuit. Une journée bien remplie !

 

La creativite Turque ou le Nifennihafer

Comme j`aime mon boulot, même en vacances je suis un peu obsédée et donc je devais vous faire part de mes observations en matière de créativité turque!

Tout d`abord je dirais que la Turquie est un pays créatif malgré lui. Pour nous autres français l`approche creative peut y être tout a fait désarçonnante. Prenons le BTP par exemple. L`une de nos plus élégantes trouvailles est ce que j`appelle « la diversion kitsh ». Comme dans cet appartement flambant neuf dans lequel le peintre (?) a couvert les murs plafonds de paillettes dans le but de soustraire notre regard aux fuites qui rongent les murs (l`immeuble a déja 3 mois!) et de nous permettre de toujours voir le coté scintillant des choses.

 

 

 

 

 

 

 

 

En Turquie un ouvrier est invité a laisser sa signature gravée dans son oeuvre comme le peintre au bas du tableau, par exemple a la perceuse.

Afin de protéger plus longtemps les surfaces lisses et dans un souci certain d`esthetisme, il est aussi d`usage de laisser portes et fenêtres dans leur plastique de protection une fois posées. 

Ici un ascenseur Grunge Contemporain…

De leur cote, les travaux publics ne sont pas en reste. Rien de tel que de d4experimenter un prototype en situation réelle pour tester sa pertinence. Ainsi la route du bord de mer que nous avons longé pendant 600 km n`a manifestement pas bénéficie d`etude d`impact au préalable. Nul besoin. Elle a été déroulée au plus pres de la plage et c`est tout. A quoi aurait il servi d`anticiper la façon dont les habitants allaient pouvoir accéder a la mer, a la possibilité d`amenager la cote, d`eviter la pollution des déchets jettes depuis les voitures roulant furieusement sur la voie express? A quoi bon se poser les questions avant même que les problèmes ne surgissent pour de vrai? D`autant qu`il y aura toujours des solutions a envisager en cours de route: construire des ponts au-dessus de la route, des tunnels en-dessous, couper des morceaux de la barrière de sécurité pour faciliter la traversée des piétons en pleine voie, remblayer une partie de la cote pour y construire un truc qu`on avait pas planifié avant comme des maisons ou même un aéroport. Pour ce qui est des déchets vegetant sur les plages turques, j`y vois la comme une offrande a la nature et aux quelques cyclotouristes qui pourraient avoir besoin d`une bouteille a remplir ou d`un carton pour dormir.

La Turquie a ceci de créatif que partout elle laisse la place a la transformation, l`imagination et la reapporpriation. Elle nous rappelle l`impermanence des choses et la confiance inconditionnelle que nous devons avoir en la nature et l`ingeniosite des générations futures qui se demerderont toujours après ce que nous leur auront fait subir.