Kunming

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Je suis bien arrivé à Kunming, au Sud de la chine et aux portes de l’Asie du Sud Est.
Toujours pas d’ordinateur de disponible (il faut présenter une pièce d’identité chinoise pour accéder aux cyber cafés), donc il faudra attendre le Laos (début novembre) pour que je puisse vous raconter un peu plus longuement mes aventures chinoises.
D’ici là, je serai dans la jungle, les rizières, avec des éléphants et des statues de bouddha, sur les routes du Yunan. C’est ma 5 ème région chinoise, apres le Xinjiang, le Qinghai, le Ganzu et le Sichuan. Pour le reste, il va falloir que je revienne !

La Chine, suite

Alors que je voulais encore partager avec vous mes impressions sur Xining, uploader le reste des photos (seule une partie est passée pour le moment) et faire un premier bilan chinois à mi parcours, Internet a été particulièrement capricieux pendant les derniers jours de l’attente de mon extension de visa.
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Je suis donc parti pour la suite du périple dans l’Empire du Milieu sans avoir eu la possibilité de tout vous raconter. Ce sera pour une prochaine fois, probablement de Kunming, qui sera ma prochaine étape à la fin du mois. Là encore, le programme sera une demande de visa, pour le Vietnam cette fois. Alors que cet article se publie je dois être dans les contreforts du Tibet (mais pas au Tibet même), quelque part entre Xining et Kunming.
A bientôt donc !

Au revoir fidèles compagnons

Moi qui pensais que les bermudas Décathlon étaient increvables …

 Après avoir partagé près de 6 mois de route, mes 2 bermudas Décathlon m’ont lâché à quelques semaines d’intervalle. Malgré des travaux de couture, il a fallu déclarer leur décès car le tissu a simplement craqué juste a coté des réparations  (comme quoi les réparations étaient solides).

C’est le cœur serré que je les ai jeté a Xining. C’est un peu dégoûté que j’ai dû remettre un pantalon le temps d’en acheter des nouveaux ici, ruinant ainsi mon combo de presque 6 mois sans mettre de pantalon. Le compteur est à 5 mois, 2 semaines et 2 jours (excepté pour visiter les mosquées a Istanbul).

Nouveau visa, nouvelle tête

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J’ai pu allonger mon visa, et obtenir de rester en Chine un mois de plus. Ça va me permettre de voir autre chose que du désert et des montagnes, même si je vais encore côtoyer pas mal de ces dernières pour la suite.
En attendant, après la Serbie et la Géorgie, 3eme coupe de cheveux du voyage ! Merci la tondeuse, c’est aussi grâce à elle que je me tond la barbe, et ne ressemble du coup pas à Tom Hanks dans Seul au monde.

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Photo devant le poster d'inspection d'hygiene du restaurant. La notation va de A (très bien) à C (pas bien). Forcement les restos pas cher sont tous des C ..

Fascination chinoise

Depuis le début du voyage mon vélo attire l’oeil. Autant au début, les gens avaient déjà vu des vélos couchés (jusqu’en Croatie), autant ensuite, je suis parfois passé pour un extra terrestre. Et depuis mon entrée en Chine, c’est vraiment de la folie. Lorsque je m’arrête devant un magasin, je ne suis pas encore descendu de ma monture qu’il y a déja des gens autour pour l’observer. Et a la sortie du magasin, c’est souvent une mini foule qui entoure mon fauteuil roulant. Je dois parfois chasser un téméraire qui a essayé de monter dessus, et qui, s’y étant mal pris, a les jambes coincées par le guidon et ne sais pas vraiment comment s’en dépêtrer. (Je permet aux gens de l’essayer uniquement lorsque les sacoches ne sont pas dessus, ce qui limite la chose généralement aux cyclistes rencontrés et a mes hôtes).

Et lorsque je roule, c’est la même chose. Les scooters et motos ralentissent à ma hauteur et m’accompagnent sur quelques centaines de mètres. Les voitures me doublent puis ralentissent ou s’arrêtent plus loin pour me prendre en photo. J’ai été pris en photo littéralement plus des centaines de fois sur la route depuis la frontière. Ils me demandent parfois de m’arrêter pour me prendre en photo, ce que je refuse la plupart du temps (t’es bien gentil coco, mais si je m’arrête à chaque fois qu’on me le demande je ne vais pas avancer beaucoup), sauf quand on me tend a boire ou a manger, ou qu’ils ont une bonne tête. Oui je sais je profite.

En plus des questions classiques (C’est quoi l’avantage ? Ca va plus vite ? C’est difficile ?), les gens regardent mon vélo pour comprendre comment il fonctionne. Commentent la longueur de la chaîne, découvrent qu’il y a des dérailleurs comme sur les vélos droits. Ils me demandent parfois s’il y a un moteur (le volume des sacoches les amène a penser qu’il y a peut être une aide a l’intérieur), s’il se transforme en vélo normal. Ils sont aussi impressionnés par la boussole qui surplombe mon compteur, je ne sais pas pourquoi. Et quand je leur montre le kilometrage total depuis le debut de mon voyage sur le compteur, je passe pour un doux dingue ou un aventurier un peu fou, selon s’il s’agit de locaux qui se sont amassés autour de mon vélo ou de touristes chinois qui se sont arretés sur la route pour m’encourager ou me prendre en photo. (Oui, la Chine est grande, et les chinois visitent leur pays pour en decouvrir les differentes regions. Comme en France quand ou va a la mer, visiter les chateaux de la Loire, l’Alsace ou tout simplement voir du pays).

 

 

 

 

Golmud

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Golmud, a ne pas confondre avec un personnage du Seigneur des Anneaux au nom approchant

Golmud était jusqu’à il y a quelques années le point de passage obligatoire pour aller au Tibet. En effet, il n’y a qu’une seule route pour rejoindre Lhasa, et Golmud est la dernière vraie ville avant la montagne. 

Depuis 2006 et l’achèvement de la ligne de chemin de fer qui relie le Tibet au Qinghai, les touristes et voyageurs qui vont au Tibet prennent le train ailleurs, a Pekin ou a Xining, et ne s’arrêtent plus a Golmud.

Pour moi c’est la première grosse ville depuis Kashgar près de 3 semaines plus tôt. Certes je suis passé à Holtan, ville de taille raisonnable 500km apres Kashgar, mais je ne m’y suis pas vraiment attardé.

Et autant vous dire que ça fait du bien de retrouver un peu de civilisation ! Un marchand de vélo pour acheter de l’huile car ma chaîne a pris cher avec la poussière du désert.

 

Un vrai marché et des vendeurs de snacks ambulants, je me régale de brochettes fries, de galettes, de fruits frais, … du bonheur !

Je  fais également la rencontre de Zoltan au magasin de vélo de Golmud, cycliste roumain/hongrois, lui aussi en vélo couché. Il est à l’hôtel car il renouvelle son visa a Golmud, et me propose d’utiliser sa douche ! Autant vous dire que j’ai accepté avec joie, et mes camarades de bus le soir ne savent pas ce qu’ils lui doivent ! 

De Golmud il me reste 700km pour rejoindre Xining et renouveler mon visa. Etant sensé arriver 7 jours avant l’expiration du dit visa, je suis supposé les faire en 4 jours. Pas possible. Du coup c’est en bus que je rallie Xining au départ de Golmud. 14h de bus de nuit, bus avec 3 rangees et 2 etages de couchettes. On est allongé en position transat, les pieds se nichant sous le buste de la personne devant, pour gagner de la place… 

Toute une expérience, qui va de l’achat du billet (a l’aide d’un bout de papier avec le nom de la direction en chinois, l’heure et la date du bus que je souhaite prendre, ainsi que le dessin d’un bonhomme et d’un vélo), du chargement du vélo dans le bus (les soutes sont pleines a craquer de matériaux et autres que le chauffeur livre en empochant les frais de transport, j’ai bien fait d’insister pour avoir un billet pour mon vélo), au voyage en lui même dans ces couchettes bizarres.

Montagnes

Apres 2 semaines dans le désert, à rester globalement au même niveau, en longeant une chaîne de montagne a une 40aine de kilomètres au sud de la route, le relief se met a changer et la route se met a grimper. 2000m de dénivelé positif et 100km plus tard, le paysage est magnifique, c’est sympa ça change du désert.

 

Arrivé en haut du col, c’est la frontière entre le Xinjiang et le Qinghai. Contrôle des papiers, et c’est reparti. Je me disais que ce serai sympa de changer de vue et de paysages, mais le changement n’est que relatif. Pour changer du désert dans le Xinjiang, maintenant c’est du désert, mais a 3000m d’altitude…

Et c’est reparti pour 600km avec pas grand chose, un village pour de l’eau et une supérette par-ci par-la, mais pas grand chose de neuf a se mettre sous les mirettes.

C’est beau, c’est haut, c’est long. Le tout jusqu’aux portes du Tibet et la ville de Golmud, qui apporte enfin un vrai changement !

 

Nouilles chinoises

Pendant mes années étudiantes ou les soirs de flemme, les nouilles chinoises furent le repas simple, pas cher, et facile a préparer par excellence. En voyage, c’est également fort pratique, on fait chauffer de l’eau, on verse dessus, on attend 3 minutes et c’est prêt. 

Mais quand il s’agit quasiment du seul plat disponible pendant 3 semaines, la saturation fini par arriver.

Dans les supérettes du Xinjang, mis à part des nouilles chinoises et des biscuits, on ne trouve pas grand chose a se mettre sous la dent.

Et au restaurant, le problème est le même: Lakman ou lakman. Nouilles dans du bouillon agrémentées de quelques légumes ou morceaux de viande.

Ras le bol des nouilles, depuis que j’ai quitté le Xinjang j’évite les pâtes le plus possible. Je ne suis pas encore dans une région ou le riz est dominant, mais j’arrive maintenant a varier un peu les plaisirs.

Parmi les choses que j’ai pu tester pour changer un peu des pâtes, l’oeuf dur vendu deja cuit et emballé, et le porridge en boite de conserve. C’est assez marrant d’acheter des choses sans avoir aucune idée de ce que ca peut bien être, pour le moment je n’ai pas eu trop de mauvaises surprises.

 

 

 

 

 

Depuis mon arrivée dans le Qinghai c’est la fête a chaque repas ou presque, ça fait tellement du bien de manger autre chose que des pâtes !

 

 

 

 

T’en pètes de sable

Alors que j’étais bien lancé pour rouler 1000 bornes par semaines, 2 événements distincts m’ont fait abandonner l’idée d’arriver a temps a Xining en faisant toute la route a vélo.

Tout d’abord une tourista démoniaque, probablement choppée en mangeant une tarte au mouton offerte dans un village alors que je remplissais mes réserves d’eau. Pendant presque une semaine, impossible de manger quelque chose de solide et de le digérer correctement. Je vous passe le nuancier. Et pour m’en débarrasser, j’ai du grimper jusqu’au niveau 3 de mes antibiotiques pour en venir à bout, l’échelle ayant 4 niveaux. Pour quand même donner un peu d’énergie a mon corps, j’ai fait une grosse consommation de sodas, idéals pour le sucre et l’hydratation.

Du coup, forcement, moins d’énergie, moins de kilomètres par jour, plus de rouleaux de PQ a transporter, …

L’autre événement qui m’a fait ralentir le rythme a d’abord pris la forme d’un vent severe qui s’est levé pendant la nuit. Ayant la tente plantée dans le sable, les sardines ont vite déclaré forfait, et je me suis pris la tente sur la tête. Sortir, avec le PQ, replanter la tente en pleine nuit, en mettant cette fois tous les tendeurs et en utilisant toutes les sardines disponibles, sous les bourrasques, c’est pas la meilleure nuit du monde. Je ne sais pas ce qui m’aurait le plus emmerdé: que le PQ ou que le double toit s’envole.

 

Le lendemain, vent de face pendant toute la journée. Puis le lendemain, gros vent de face toute la journée. Et le lendemain, tempête de sable ! De face, le vent, évidemment !

Je pars quand même le matin, mais je me rend vite compte que ça ne va pas être possible de rouler toute la journée dans ces conditions. Il me faut un abris, pas de bol, on est en plein désert, et ça ne court pas les rues. Par chance, une antenne de téléphone se profile au loin. Je m’abrite avec les murs qui entourent les bâtiments techniques à la base de l’antenne. La tempête continue de souffler, et je bouffe quand même un peu de sable. Je fais le tour de l’installation pour voir s’il est possible de mieux m’abriter, et par chance, le portail est ouvert, et je peux rentrer m’abriter a l’intérieur de l’enceinte ! Du coup je passe la journée et la nuit a peu près a l’abri du vent et du sable, sauvé par une antenne téléphonique .. 

 

Le lendemain matin, ça souffle encore, mais moins, et surtout le vent a changé de direction, youhou, vent dans le dos, pas d’hésitation, c’est reparti !

Et de 6 !

Ca fait aujourd’hui 6 mois que je suis parti de Lyon, le lundi de Paques, premier avril 2013. 6 mois très riches en aventures et en découvertes. 13 pays au compteur.

A priori a l’heure de cet article j’ai quitté Xining en direction du Sud, on verra si je peux fêter ca.