Un vol sans fin

 

2 avions (tout le trajet fut sur Turkish Airlines, Jakarta-Istanbul et Istanbul-Buenos Aires), 4 décollages et 4 atterrissages, 5 aéroports (Jakarta-Singapour-Instanbul-Sao Paulo-Buenos Aires), plus de 30h dans les airs, sans surprise, ce fut long, monotone, déphasant, fatiguant. Ce n´est pas la même chose de lire la durée sur le billet, et de la vivre concrètement. Mais c´etait le prix a payer pour changer de continent (en plus du prix du billet évidemment). 

Le premier avion du voyage, entre la Malaisie et l´Indonesie il y a un mois avait pu servir de répétition. J´etais arrivé a vélo a l´aeroport 2h30 avant le vol, et avais du au final me dépêcher après avoir enfin enregistré le vélo et les bagages pour rejoindre l´embarquement. Cette fois, je suis arrivé 6h avant l´embarquement, pour avoir bien le temps de démonter et emballer le vélo, manger un morceau, et arriver frais et dispo dans l´avion, ou presque.

Pour que le vélo soit accepté en soute, toutes les compagnies imposent de:

  • Degonfler les pneus (pour éviter qu´ils n´explosent avec les changements de pression dans la soute)
  • Demonter les pédales
  • Mettre le guidon dans l´axe du cadre

Pour diminuer l´encombrement de mon vélo couché, qui prend plus de place qu´un vélo droit, je retire en plus le siège, et règle la longueur des jambes au minimum en rentrant la bôme dans le cadre (l´espacement entre le siège et le pédalier est réglable sur le velo, pour s´adapter a la taille du cycliste). Ensuite, je fais emballer le tout sur les machines a cellophane de l´aeroport.

Et comme j´ai 4 sacoches de vélo, plus le casque et le siège, mais n´ai le droit qu´a 2 bagages, j´ai acheté avant des sacs (vides) de riz de 50kg, que j´ai ensuite cousu fermement pour les fermer et éviter qu´ils ne s´ouvrent ou que qu´un bagagiste indélicat ne soit tenté.

Malgré tout ça, devant l´encombrement du vélo, et malgré la politique de Turkish Airlines inscrite en toutes lettres sur leur site qui assure le transport des « vélos et objets assimilables à des vélos », ils m´ont fait signer un document disant qu´ils n´etaient pas responsables si le vélo arrivait en retard et/ou abîmé. Le document indiquait a la base qu´ils n´etaient pas responsable s´il etait perdu, mais devant mon refus de le signer, ils ont retiré la mention. J´ai du coup passé tout le voyage en pensant qu´il etait peu probable que le vélo ne soit présent a l´arrivee, et qu´il allait falloir que je l´attende a Buenos Aires. Mais bonne surprise, le vélo m´attendait a coté du tapis roulant des bagages quand je suis enfin arrivé a destination.

Dans les avions, pour que les passagers ne soient pas trop insupportables, Turkish Airlines fourni le divertissement. Les écrans assez bien pensés fournissent un bon choix de films, récents et classiques, musique de toute sorte, petits jeux (on peut jouer aux échecs contre d´autres passagers, chacun devant son écran), la carte et les infos sur l´avancement de l´avion. Je n´avais jamais volé aussi longtemps, et ce fut une bonne surprise. 

 De même, je m´attendais à de la nourriture fade de type hôpital, mais finalement ce fut une presque savoureuse surprise, des plateaux repas plus que décents. Et en plus, des snacks a volonté entre les repas, ce que mon estomac de cycliste habitué á beaucoup manger a apprécié.

En revanche, les compagnies pourraient faire un effort sur le recyclage, il y a probablement autant de plastique jeté que de nourriture sur le plateau … Mais bon, quand on rejette tant de tonnes de CO2 et autres dans l´atmosphere en brûlant des dizaines de tonnes de pétrole, on n´est surement pas a ca près …

Dans le deuxième avion, un autre cycliste, Gunnar, norvégien, la soixantaine, vient lui aussi pédaler quelques mois en Amérique du Sud. Pas de bol, un sac attaché a son vélo a disparu quelque part sur le trajet. Et il contenait les pédales … c´est moins pratique pour pédaler de l´aeroport au centre ville ensuite …

Atterrissage a 23h heure locale, et nuit a l´aeroport avec Gunnar pour pédaler une fois le jour levé

Et pour que je ne sente pas trop dépaysé en arrivant, l´Argentine est bloquée par une grève nationale très suivie qui a commencé a minuit, une heure après mon atterrissage. Pas de bus navette pour rejoindre le centre ville (Gunnar a du prendre un taxi pour aller chercher un magasin de vélo et de nouvelles pédales), pas de nettoyage ni de wifi a l´aeroport, la moitié des vols nationaux annulés, …

Le centre ville est désert, pas de bus, très peu de taxis, la plupart des commerces fermés en soutien a la grève ou faute de clients, plein de gens a vélo… L´ideal pour le cycliste, je n´ai decouvert le « vrai » Buenos Aires que le lendemain.

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