Résumé Bolivien [suite et fin]

Je suis à Cusco, au Peru, et repars demain ou lundi (selon la pluie) en direction de Lima.

Potosi

Le Cerro Rico (la colline riche), mine d’argent encore exploitée aujourd’hui (et depuis 5 siecles), qui renferme toujours 40% des reserves d’argent mondiales, et qui surplombe la ville.

Nous avons trouvé refuge à Potosi dans un ancien couvent re aménagé en petit hôtel. Du coup des chambres simples mais confortables (bien qu’un petit peu fraiches a cause de l’épaisseur des murs). Nous y étions pendant les célébrations de la fête nationale (6 aout). Et pour l’occasion, les fanfares défilent dans la ville pendant plusieurs jours (chaque école, club, syndicat, association, groupe, … a sa propre fanfare).

Dans nos visites, la Maison de la Monnaie, musée qui retrace l’histoire de la monnaie qui était frappée ici pendant la colonisation espagnole avec l’argent qui sortait directement de la montagne. L’équivalent actuel de plusieurs dizaines de milliards de dollars ont ainsi quitté la Bolivie pour rejoindre les coffres espagnols, puis être gaspillés par la couronne (de toute façon, de l’argent, yen a encore plein, se disait on a l’époque !) et finir dans les banques françaises et anglaises.

C’est une des nombreuses raisons qui font que la Bolivie a décliné « l’aide » de nombreux pays et multinationales qui aimeraient épauler le pays pour exploiter le lithium (notamment) qui dort sous le salar d’Uyuni. Apres avoir été pillés pendant des siècles, les boliviens préfèrent maintenant le faire tous seuls. Ca prendra le temps que ça prendra, mais la richesse extraite du sol national profitera le plus possible au pays.

Sucre

Capitale constitutionnelle du pays. On n’est pas restés très longtemps. Le musée des arts indigènes nous a quand même tapé dans l’oeil, mais pas de photos a l’intérieur du musée, donc vous n’en verrez rien. C’etait la dernière étape avant le retour a La Paz pour l’avion d’Isa, et mon retour sur le vélo.

Réparations

Ma roue avant avait un peu de jeu. Je comptais m’en sortir en resserrant un peu d’axe. Mais en ouvrant le moyeu pour nettoyer avant de resserrer, c’était Gernica a l’intérieur. Un cône s’est cassé, et a abîmé l’axe et son filetage, ainsi que les billes des roulements. Un petit tour sur internet pour voir s’il est simple de racheter juste un cone, ou juste l’axe, mais tout est hors de prix. Il est clair que je ne trouverais pas les pièces nécessaires a La Paz. Résultat, un changement de moyeu complet par un « Made In Taiwan » acheté 2.5euros sur le marché, et un après midi de démontage, remontage et réglage de la nouvelle roue, le tout facilité par les outils dispos a la maison du cycliste. J’espère qu’il tiendra les 4000 derniers kilomètres !

Le chargeur de batterie de ma caméra était hors service, a cause d’un faux contact dans la prise. J’ai aussi profité de la présence d’un fer a souder pour réparer (couper le câble électrique, dessouder la prise et souder directement les fils électriques sur le PCB). Les années collèges sont loins, et je n’ai pas souvenir avoir pratiqué beaucoup depuis, mais l’essentiel est là: C’est moche, mais ça marche !

Tihuanaku

C’est le Machu Pichu bolivien ! Situé a quelques kilomètres du lac Titikaka (les experts débattent pour savoir si le site était au bord du lac ou non a l’époque), c’est un très vieux site archéologique qui fut construit sur plusieurs époques différentes (comme les églises romano-gothico-neo-classiques en France). Malheureusement, toutes ces époques sont vieilles, et il ne reste pas grand chose encore debout sur site. Une petite partie est restaurée et installée derriere les vitrines du musée attenant, mais j’ai été un peu décu par le peu donné a voir. Pour l’anecdote, les sculptures, gravures et illustrations du site (la charte graphique, quoi !) ont inspiré Hergé pour l’album de Tintin et l’oreille cassée.

Résumé Bolivien [deuxieme partie]

Je suis entré au Pérou avant hier, et me dirige doucement vers Cuzco puis Lima. Je décolle de Lima pour Madrid le 22 septembre, avant de rouler de l’Espagne vers Lyon.

El choro

4900m baby ! Le Mont Blanc c’est pour les petits slips !

 

Nous voulions nous diriger vers le sud du pays et le Salar d’Uyuni, mais des bloqueos (barrages de route. En France, on manifeste, en Bolivie, on barre les routes. Et on manifeste aussi vu le nombre de défilés qu’on a vu) empêchaient de rejoindre la ville. Nous avons donc décidé d’attendre que la situation s’améliore pour aller pédaler dans le désert de sel. Et pour patienter, rien de tel que d’aller gambader. Nous avons jeté notre choix sur un trek faisable sans guide, de 3 jours sur une ancienne route pré colombienne. Son nom: El Choro.

3 jours a enchaîner des paysages changeant au grès de l’altitude. Partis de 4700m, la première heure fut laborieuse pour atteindre le sommet a 4900m, et ensuite surtout de la descente, pour rejoindre 1200m d’altitude. Premiere nuit a 4000m, les suivantes a des altitudes plus raisonnables.

Coroico

Pour soigner nos cloques et nos piqûres de moustiques, nous sommes ensuite restés quelques jours a Coroico, ville touristique proche de la fin de notre trek, dans un petit hostel avec piscine et une vue magnifique. En dehors de ca, rien a faire a Coroico.

Vue depuis la chambre !

Somos Evo !

C’est par hasard que nous sommes tombés sur une manifestation avec des flutiaux et tambours, que nous avons suivi par curiosité. Il s’agissait de la délégation de (la ville de) Potosi qui rejoignait le grand meeting de soutien au président. En cours de 2eme mandat, il aimerait en faire un troisième (et beaucoup de gens le soutienne) alors qu’il a limité le nombre de mandats a 2 pendant son premier. Du coup, comme la loi n’existait pas encore, le premier mandat ne compte pas ! Et comme il a aussi changé le nom du pays, il a fait un mandat de président de la Republique de Bolivie, et un de president de l’Etat Plurinational de Bolivie, il va a priori réussir a se présenter pour un troisième mandat. Nous n’avons pas attendu l’apparition d’Evo, qui est passé dire coucou a ses soutiens pendant la soirée, mais c’était une drôle d’expérience.

Evo Morales est un président populaire, premier président indigène du pays, ancien cultivateur de coca, puis président du syndicat des cultivateurs de coca, puis … politicien. Autant dire qu’il n’a pas fait l’ENA. Parmi ses sorties remarquées:

  • Il va falloir qu’on mange moins de poulet en Bolivie, parce que ça va nous rendre gay.
  • Les capotes sont responsable de la chute de la natalité du pays. (il s’est ensuite excusé aupres des femmes en leur garantissant le droit au controle des naissance. Et il a expliqué avoir appris que les capotes prevenaient les MST, et que donc c’etait pas si mal)

Le Salar d’Uyuni

Finalement les bloqueos autour d’Uyuni se sont levés, et nous avons pu rejoindre la ville qui borde le salar. Une journée sur place pour se préparer, louer un vélo pour Isa, un duvet supplémentaire pour le grand froid la nuit, 2 jours de nourriture, …. La grande discussion avec les autres touristes qui partent et reviennent du salar:  » Avec quelle agence ? » …  Hé non, nous on y va a vélo, pas en 4×4 !

Premiere journée plus longue que prévue, on a (j’ai …) mal préparé le kilométrage, et on arrive au bord de l’île aux cactus juste avant le coucher de soleil. Montage de tente, cuisine, et vite dans les duvets. Au matin surprise, il n’a pas fait si froid (on nous avait annoncé -20 degrés, et il n’a même pas gelé dans la tente. Quelques glaçons dans les bouteilles d’eau dehors, mais il reste de l’eau liquide dedans).

Le deuxième jours on n’a que 40 km a faire, alors on a va plus doucement, et on prend le temps de faire plus de photos. On arrive en début d’aprem au village d’où on comptait prendre un transport pour retourner sur Uyuni: « Le bus ? C’est le mercredi … » Arf …

On réussit a trouver une jeep qui nous emmène (ramène) a l’île aux cactus, ce qui nous rapproche, mais c’est frustrant de revenir au point de départ. Et arrivés sur place, on tombe sur une petite famille Germano-Argentine en camionnette, qui accepte de nous ramener a Uyuni, leur destination. Une belle rencontre, qui en plus nous permettra de ramener duvet et vélo a temps.

Résumé Bolivien [première partie]

Je me prépare à quitter La Paz pour de bon, demain matin,  en direction du Pérou. Voila du coup un résumé des semaines précédentes, depuis mon entrée mouvementée dans le pays. 

Bolivie du bas

 Premiere étape après être entré en Bolivie en venant du Paraguay, rester « en bas » le plus longtemps possible avant de monter vers La Paz. Je traverse donc des paysages qui ressemblent beaucoup au Paraguay, avec une atmosphère de plus en plus amazonienne.

Un arrêt de quelques nuit à Santa Cruz, pour regarder quelques matchs de la coupe du monde (avec mes 2 jours perdus à la frontière, j’ai loupé le match France-Suisse), dans un petit hostel très sympa tenu par un français. Seul interet de la ville, sa cathédrale, prise en photo un jour de pluie.

Je repars ensuite en direction de Cochabamba, 2000m plus haut. Encore une fois, je ne suis pas un grand fan de la ville, mais m’y arrête pour 2 nuits de repos dans un oasis à 5km du centre ville, avec jardin, hamacs, et grand soleil, après avoir eu du vent de face sur toute la route, accompagné d’un peu de pluie.

Grimpette jusque La Paz

C’est là que les choses sérieuses ont commencées. Cochabamba est à 2600m d’altitude, et La Paz culmine à 4100m. 3jours de grimpe pour rejoindre l’altiplano, le plateau à 4000m qui mène à la capitale. Des paysages splendides, des cols qui n’en finissent pas, avec un passage à 4500m (mon précédent « record » datait du Kirghizstan avec 4100m). Et à ces hauteurs, le manque d’oxygène se fait vraiment sentir. Après chaque pause/arrêt, je repartais en pédalant « normalement », et au bout de 30s, l’altitude se rappelait à moi « ah oui, c’est vrai … », me forçant à ralentir le rythme. Je peux dire que j’en ai ch.. sué, mais ça valait vraiment le coup !

La Casa de Ciclista

Arrivé à La Paz (l’arrivée sur la ville est magnifique !), je suis accueilli à la ‘Maison du cycliste’ de La Paz. Cristian, Germano-Bolivien et cycliste émérite, met à disposition des cyclistes de passage un appartement, contre une somme modique et une participation à l’entretien. Selon les jours, entre 2 et 11 cyclistes apprécient la douche chaude, la possibilité de pouvoir cuisiner, les 2 chambres au parquet nu, échangent les bonnes adresses et les bons plans (entre ceux qui vont « vers le nord » et ceux qui vont « vers le sud » du pays/continent). Une très bonne adresse et un très bon moment passé. J’ai notamment pu y emprunter un pantalon décent pour assister à la réception du 14 juillet donnée par l’ambassade.

J’ai ensuite quitté le confort sommaire de la Casa de Ciclista pour un petit hôtel afin d’accueillir Isabelle, venue me rejoindre pour un mois.

Copacabana et Titikaka

Apres quelques jours d’acclimatation à l’altitude pour Isa, nous nous dirigeons vers Copacabana, sur les rives du lac Titikaka (le meme Copacabana qui a donné son nom à une encore plus célèbre plage brésilienne). Au programme, visite (rapide, pas grand chose à découvrir), ascension du calvaire local, et randonnée d’une journée sur l’île du soleil – Isla del Sol, à 1h30 de bateau sur le lac.

Je voulais faire un billet plus long traitant toutes nos aventures boliviennes, mais le cyber café va fermer. La suite bientôt j’espère, du coup.

 

Comment perdre 2 jours à la frontière …

Solution 1: Prendre une frontière qui ferme le week end, et arriver le vendredi soir. J’en connais à qui c’est arrivé pour entrer en Chine en venant du Kirghizstan.

Solution 2, que je viens d’expérimenter pour entrer en Bolivie (sortir du Paraguay plus précisément):

Tout d’abord, arriver en fin de matinée à la frontière, de façon candide, et demander ou se trouve le bureau pour obtenir le visa de sortie du pays. S’entendre dire que c’est a 270km en amont sur la route, 3 villes avant. « C’est une blague ? Le bâtiment marqué Immigration, à Mariscal Estigarribia ? »

En effet, j’avais bien vu le bâtiment en passant 2 jours plus tôt, mais n’ai pas pensé une seconde qu’il pouvait me concerner, vu que j’étais encore loin de la frontière.

Demander aux officiers de la douane qui sont là, et s’entendre confirmer la nouvelle. Il faut que je retourne là bas pour obtenir le tampon de sortie, puis revenir pour pouvoir continuer la route vers la Bolivie.

Et sur les 270km de route nationale (on parle bien de 540km A/R), une portion de 100km est complètement défoncée. Je dis bien complètement, même a vélo, zig zagguer entre les nids de brontosaure ne suffit pas, et cette section de route est vraiment pas sympa.

Bref, on peut dire que ce fut une mauvaise nouvelle. J’ai donc fait au mieux et au plus vite:

Laisser le vélo cadenassé à la douane, avec l’accord et la surveillance des douaniers. Prendre en stop le premier camion qui est parti de la douane dans le bon sens (avec tous mes bagages, mais pas le vélo), en fin d’après midi. On fait la moitié du trajet puis on s’arrête en « ville » (un carrefour avec quelques restos à routiers, 3 superettes et un barrage de police), à La Patria, pour la nuit, je campe a coté de la rangée de camion qui s’est arrêtée là (les camions n’ont pas le droit de circuler après 21h au Paraguay).

Un grand merci a mon chauffeur Ernando !

On repart à 6h30 le matin, cette fois pour la partie « difficile » de la route. 8h pour 120km, à rouler quasiment au pas tout le temps. Et on arrive enfin a Mariscal, où je peux obtenir mon tampon de sortie.

Pour la route dans l’autre sens, ce sera avec le bus quotidien Asuncion (Paraguay) => Santa Cruz (Bolivie). Je n’ai pas pu le prendre dans l’autre sens car il était déjà passé. Avec un départ un peu avant 5h du matin, le bus va plus vite que les camions, ca secoue, le véhicule doit bien souffrir, et on décolle plusieurs fois de nos sièges (relativement confortables, ce fut une bonne surprise). On en rit, en ayant une pensée pour la personne aux toilettes a ce moment la, et en étant bien contents de ne pas être ladite personne.

Et vers 13h, un peu plus de 48h apres être arrivé à la frontière en vélo, le bus me ramène à mon point de départ, je peux enfin quitter le Paraguay et repartir vers la Bolivie.