Apres Venise, j’ai eu le plaisir d’etre accueilli par Carla et Francesco, via Warm Shower, dans la petite ville de Portogruaro. Couple italien tres sympa dans une super grande maison. Francesco parle bien anglais, ce qui nous permet d’echanger sur la politique Italienne, notamment sur les elections qui viennent de se derouler. Le meme soir, une de leurs amies hebergeait egalement un cycliste Francais, David, qui fait le tour d’Europe en velo depuis un an. Ce fut l’occasion de se rencontrer, et de decider de faire un morceau de chemin le lendemain, vers la Slovenie. Vous pouvez visiter son blog ici: http://www.cyclonomas.com/
mercredi 17 avril
David, le matin avant de partir
Le mercredi nous avons roule ensemble jusqu’en début d’après midi, nous séparant juste avant la frontière slovène. Ce fut l’occasion de comparer le matériel et les habitudes, pour moi de récolter quelques conseils, et de partager une route campagnarde fort sympathique. Je passerai ensuite la frontière, pour bivouaquer dans une belle vallee 20km plus loin.
Voilà un petit article pour nos amis sudistes, qui d’après la légende, ont parfois un peu de mal avec les distances.
Voghera indiqué a 18km, super, je ne suis plus très loin
500m plus loin, Voghera: 14.5km, pourtant je n’ai pas quitté la route, pas changé d’itinéraire, mais bon. La précision de l’indication donne à penser qu’elle est juste.
2km plus loin: Voghera 14km
2km plus loin: Voghera 18km
Et au total, d’après mon compteur, j’ai parcouru un peu plus de 20 km à partir du panneau d’origine, avec l’énergie et le moral qui font des hauts et des bas à chaque changement d’indication.
Je ne suis pas à quelques (dizaines de) kilomètres près, mais j’aime bien savoir ce qu’il reste à faire. Alors quand le nombre augmente sans prévenir, c’est pas très sympa pour les cyclistes.
PS: les claviers se suivent et ne se ressemblent pas, les caractères spéciaux et accents dans les articles non plus. Me voila sur un clavier américain, après la version italienne. Le moteur du site veille au grain et me propose généralement de corriger les fautes, mais certains accents continueront a manquer.
J’hésitais beaucoup à y venir. Une foule de touristes, une ville consacrée à son industrie touristique, un endroit pas vraiment pensé pour les vélos … mais tout de même, passer à coté de Venise sans y mettre les pieds, est-ce un sacrilège ?
J’ai donc finalement décidé d’y passer. Dormir la veille pas trop loin, pour arriver en fin de matinée sur les lieux …
Déjà pas moyen de faire les 5 derniers kilomètres autrement que sur la bande d’arrêt d’urgence de l’autoroute, il n’y a pas d’autre façon d’accéder à la presqu’île. Super, ça commence bien. J’arrive sur la place où se décharge les bus, les flots de touristes, hou que je n’aime pas ça. Mais le pire reste à venir:
Je pensais passer l’après midi sur place, me balader un peu et repartir. Mais avec un vélo à charge … je n’avais pas pensé aux milliers de marches sur tous les ponts qui parcourent la ville. Impossible en fauteuil roulant. Impossible avec un vélo.
Je me suis donc contenté d’un petit tour, et je suis reparti, bien content de quitter cet univers vitrifié pour les hordes de touristes venant acheter leur masque de carnaval pour prouver leur présence ici.
Désolé, les quelques images que j’ai sont sous forme vidéo, pour le moment je ne les de-rush pas.
Los Alamos, Les Peupliers en portuguais, est la ville construite pour héberger les physiciens du projet Manhattan, qui a mené les Etats Unis à la découverte de la bombe atomique … tout ça pour introduire la foret de peupliers dans laquelle j’ai pu dormir.
Il y a pas mal d’autres photos dans la galerie. Il s’agit de peupliers plantés en rangs d’oignons dans ce qu’on pourrait appeler un champ. Tous de la même taille et du même age, certains champs autour sont plus avancés, ou moins selon les cas.
L’endroit idéal pour planter la tente, un peu d’ombre mais pas trop, hors de la vue des passants, le propriétaire me fera faire le tour de l’exploitation, à une seule condition: pas de recommandation de l’endroit, pas d’identification possible. Un campeur sympa, oui, mais il ne veut pas devenir un nouveau spot de camping sauvage. Compréhensible.
Le fait de ne pas toujours savoir où dormir me fait découvrir des coins assez sympathiques pour passer la nuit. En m’eloignant de la vue et du bruit, j’atteris souvent dans des endroits assez impressionnants, parfois même fantomatiques.
Tout un corps de ferme à moi tout seul.
Je vous rassure, je reste à l’extérieur, je ne cherche pas à explorer les greniers et les escaliers croulants, mais les granges sont souvent impressionnantes.
Personne à des kilomètres à la ronde …
Et cette nuit, j’ai même dormi près de la plage, au nord de Venise, mais je n’ai pas pris de photo, oublié. Demain je vous montre la foret de peupliers dans laquelle j’ai passé 2 jours.
Après une journée de repos à Cunéo, j’ai repris la route sous une météo pas sympa, du moins pour l’Italie. En Normandie, on dit qu’il fait beau quand il ne pleut pas. Ici, on dit qu’il fait mauvais quand le ciel n’est pas grand bleu.
Après 2 jours de grisaille et de crachin occasionnel, j’étais content de passer une nuit au sec et au chaud, chez Carla y Luigi, que j’ai pu contacter via Warm Shower. (Et la grand mère, qui vit à l’étage du dessous, et qui est sur les photos aussi).
dormir au sec, et pouvoir prendre une douche chaude, et même faire une lessive, un vrai bonheur !
Elle, agricultrice, lui infirmier, ils vivent dans un petit hameau de quelques maison bien planqués dans la campagne italienne, sur les contreforts des monts Genois, à Torrenza Coste. Très sympa, accueillants et prevenants, merci à eux !
Après avoir franchi les Alpes pendant la première semaine, ce fut le tour de la plaine du Po la seconde semaine.
J’avais prévu de suivre l’eurovelo 8, piste cyclable qui traverse le nord de l’Italie jusque Venise, mais:
la première moitié n’est pas encore construite prévue
la seconde moitié est sensée être construite, mais ne l’est que sur quelques minuscules tronçons pas à la suite les uns des autres.
Du coup .. pas de piste cyclable. Ce fut surtout de longues départementales toutes plates et droites, sous le soleil du printemps qui est bien arrivé. Les fraises (italiennes) sont déjà sur les étals.
J’ai déchargé mon appareil photo dans les galeries:
Ce soir je dors à Portogruaro, à nouveau chez un cycliste de Warm Shower, avant de passer les montagnes que j’aperçois déjà à l’horizon, qui mènent en Slovénie.
J’ai ajouté sur la carte les points de passage relevés chaque soir au GPS depuis le départ. Vous pouvez zoomer pour voir le détail.
Je suis ce soir à la plage à Caorle, j’ai trouvé un cyber mais il est pourrave, pas possible de copier les photos et textes de la semaine Italienne, normalement demain je devrai pouvoir trouver ça sur la route.
Ma chérie Isabelle m’a offert un drapeau à faire signer par tous mes amis, ma famille, pour emmener des petits mots avec moi sur le parcours. Après avoir oublié de le faire signer à un certain nombre de personnes (par exemple mes frères et soeurs), il était fort rempli au moment du départ, de plein de petites attentions, encouragements, etc forts sympathiques.
Il faut croire cependant que vous l’ayez trop chargé d’émotion, regardez comme il penche. L’explication, est que le tissus, trop lourd pour la tige du drapeau, abîme la tige et sa fixation. L’ensemble ne rempli plus son rôle de visibilité.
Drapeau penché
C’est donc le coeur serré que je suis contraint de le renvoyer en France, pour utiliser à la place un petit bout de plastique ultra léger. L’emmener avec moi ne serait pas raisonnable, même si j’aimerai avoir le luxe de pouvoir m’alourdir indéfiniment.
Je garde bien sur avec moi vos petits mots, que j’ai tous en photos, vos encouragements et vos amours. Je tiens bien à vous dire que ce n’est pas un refus de vous emmener avec moi, une envie de vous oublier ou un adieu, c’est juste un drapeau trop lourd, qui ne rempli pas son office de drapeau. Je vous embrasse tous en passant, petit mot sur le drapeau ou pas petit mot sur le drapeau.
Après avoir passé le col, et la frontière Italienne par la même occasion, nous redescendons vers Cunéo, où Pauline et moi nous sommes séparés, elle pour rentrer vers Lyon en train, et moi pour repartir vers la suite de mon périple.
Après une nuit au chaud au Polar Café, la route a été déneigée par les chasses neige, et nous repartons doucement pour ne pas glisser sur la neige restante. Au fur et à mesure de la descente, la route deviendra simplement mouillée, puis complètement sèche, nous permettant de profiter de la descente sans être braqués sur les freins. On aura aussi le droit à 3 ou 4 petits faux plats remontants, idéalement placés pour nous réchauffer en court de route.
Arrivée sans encombres à Cunéo, passage à la gare pour les billets de Popo, puis petit hôtel pour la nuit, avant le train à l’aube pour l’une, et le petit dej de l’hôtel pour l’autre.
Dernière séparation, me voilà seul sur la route à présent, pour une nouvelle page de voyage.